50 ans après Charonne : Justice et vérité !
jeudi 9 février 2012, par
Quelques 700 personnes se sont rassemblées à Paris le mardi 8 février pour commémorer le cinquantième anniversaire des crimes commis au métro Charonne par la police aux ordres du préfet Maurice Papon et du ministre de l’Intérieur Frey. La répression sauvage de la manifestation pacifique qui protestait contre les attentats de l’OAS en France et en Alégrie a entrainé la mort de neuf syndicalistes : Anne-Claude Godeau, Fanny Dewerpe, Suzanne Martorell, Daniel Fery, Jean-Pierre Bernard, Edouard Lemarchand, Hyppolite Pina, Maurice Pochard et Raymond Wintgens.
Le rassemblement s’est tenu, notamment à l’appel de la CGT et du parti communiste, en présence du secrétaire général de la CGT, du secrétaire national du parti communiste, Pierre Laurent Bernard Thibault et du maire de Paris, Bertrand Delanoë. "Notre combat continue parce que notre pays doit la vérité et la justice aux victimes de Charonne sur les responsabilités à l’origine de ce massacre", a déclaré Bernard Thibault lors de son discours, alors que les responsables du drame n’ont jamais été poursuivis.
"Un peuple est grand quand il regarde son histoire en face", a assuré Bertrand Delanoë dans un discours tenu à l’entrée du métro Charonne, où le drame s’est noué lorsque la police a violemment chargé une manifestation "contre le fascisme" et "pour la paix en Algérie"."Charonne, c’est le symbole d’un crime mené par des autorités légales pour des objectifs qui étaient profondément injustes, c’est-à-dire réprimer toute volonté du peuple algérien d’accéder à sa liberté, donc son indépendance", a ajouté le maire de Paris.
Le secrétaire national du parti communiste, Pierre Laurent, a estimé que "depuis cinq ans, avec la présidence de Nicolas Sarkozy", la France voyait "le retour de ce vieux clan idéologique qui se gargarise de mythes sur de prétendues vertus de la colonisation", un clan "qui n’a pas manqué une occasion de réhabiliter une honteuse xénophobie d’État".
Les manifestants ont ensuite rejoint le cimetière du Père-Lachaise pour se recueillir devant une stèle en l’honneur des victimes.
Quelques mois auparavant, la police avait réprimé dans le sang une manifestation pacifique organisée à Paris par les indépendantistes algériens en France. Des dizaines d’Algériens, jusqu’à plusieurs centaines selon les sources, avaient péri lors de la répression par les forces de l’ordre.
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